Nada Abdelsamad, BBC film-maker and writer
It's been the talk of the the Lebanese Jewish community for two months: Nada Abdelsamad's documentary, broadcast on the BBC's Arabic service on 8 May, about the Jews of Lebanon. Here's your chance to see it (with thanks: Linda).
Nada Abdelsamad is the BBC Beirut bureau chief. The documentary is a sequel to her book, in which residents of the Beirut Jewish quarter, Wadi Abu Jamil, reminisce about their former Jewish neighbours. In the film - the first documentary of its kind - Nada tracks down and interviews those neighbours in their new homes in Israel, Canada and Mexico.
There was the Jewish police Chief Elia Bassal, Dr Shams, 'doctor to the poor', and Marco Mizrahi, who left the Jewish quarter with his family in 1969, but returned in an Israeli tank to find his childhood friends. There was the cabaret artist Alain Abadi, now running a cafe in an Israeli shopping mall. There was Dina Liniado, to whom the BBC presented a diary written by her father and dedicated to her, after finding it by chance at a Beirut antique bookseller's.
All these Jews seemed to be ravaged by painful nostalgia to the extent that (the film suggests a bleeding scar that can never heal) they can never be happy 'in exile' or settled in their new countries. (But the film does not seem to ask whether these refugees would be happy returning to Lebanon either.) Zaki Elia, who now lives in Britain and was passing through Beirut, chokes back the tears as he recalls his 'one-way' exit from Lebanon.
The film was followed by a studio debate which raised the issues of 'lost property', 'return' and the causes of the exodus. Lawyer and writer Dalida Mawla remarked bitterly that Lebanese Jews who served in the Israeli army like Marco Mizrahi were 'ready to kill Lebanese and Muslims.' Whatever fate befell the Jews they 'had it coming to them'. Emeritus SOAS professor Sami Zubaida blames pressure and persecution for the exodus and said that return was unrealistic. Nobody had asked the second and third generations of Jews if they wanted to return. 'They simply do not care,' Zubaida said.
Here is a trailer in French written just before the documentary was broadcast by Patricia Khoder:
Le travail a été effectué par la journaliste Nada Abdelsamad, responsable depuis plusieurs années du bureau de la BBC à Beyrouth.
Abdelsamad est l'auteur de l'ouvrage Wadi Abou Jmil, des histoires sur les juifs de Beyrouth publié en décembre dernier aux éditions Dar an-Nahar. Le livre, basé sur une cinquantaine de témoignages de Libanais ayant côtoyé des juifs de Wadi Abou Jmil avant que ces derniers ne
quittent le pays en masse, notamment après la guerre de 1967, raconte le quotidien d'une trentaine de familles juives ayant choisi l'exil (cf. L'Orient-Le Jour du 13 janvier 2010).
Le documentaire est une sorte de suite au livre. Nada, aidée des équipes de la BBC au Canada, au Mexique et en Israël, a pu retrouver quelques personnages de son livre. Cette fois-ci, ils prennent vie, non à travers les Libanais qui les ont côtoyés, mais à travers leurs enfants, ou
encore ce sont eux-mêmes qui témoignent devant la caméra.
Toutes les histoires que Nada Abdelsamad avait racontées dans son ouvrage finissaient avec le départ des personnages du Liban, achevant ainsi une partie de leur vie au pays du Cèdre. Le livre ne racontait donc pas ce qu'ils sont devenus.
Dans le documentaire, on découvre leur vie après leur départ du Liban.Tous ont conservé l'usage du dialecte libanais avec l'accent particulier de Beyrouth. Ils gardent précieusement leurs vieux papiers d'identité délivrés par les autorités libanaises. Et tous sans exception parlent du
Liban avec une terrible nostalgie, comme d'un paradis perdu.
Le documentaire relate donc plusieurs histoires, chacune d'elles prenant racine au Liban. Elle commence par des témoignages de Libanais parlant de leurs amis de la communauté juive libanaise ayant quitté le pays.
L'image nous transporte ensuite vers d'autres pays, où l'on découvre le visage et la vie, l'autre vie, celle de ces amis qui ont quitté le Liban pour ne plus jamais y revenir.
Thérèse Jabbour et Marcelle Hneiné parlent de Sélim et Marie Mezrahi et leurs enfants. La famille avait quitté le Liban en 1969. Les deux Libanaises n'ont jamais su ce que leurs amis sont devenus. Elles savent, par le biais de voisins restés à Wadi Abou Jmil durant l'invasion de
1982, que Marco Mizrahi, le fils de Sélim et de Marie, était venu au Liban ; il était rentré au pays à bord d'un char israélien. Il étaitallé à Wadi Abou Jmil à la recherche de ses voisins et de ses amis d'enfance.
Leur témoignage s'arrête, des images défilent, celles de Wadi Abou Jmil et de Beyrouth baignée par les vagues. D'autres images apparaissent, une autre ville baignée par les vagues et ou on y trouve des souks arabes.
C'est Haïfa. Marco Mizrahi, le fils de Sélim et Marie, s'y promène. Marco, qui vit dans une banlieue de Tel-Aviv, montre son vieux permis de conduire libanais et un vieil album avec des photos en noir et blanc, celles de sa vie avec sa famille et ses amis au Liban. Il parle des
larmes versées et de la déprime durant la première année passée en Israël. Il est devant sa télévision. Il regarde une chaîne libanaise qui diffuse un programme filmé dans les jardins de Sanayeh. Il se souvient du jardin, le décrit.
Marie, sa mère, est morte il y a quelques années. « Elle n'a jamais regardé les chaînes israéliennes. Elle écoutait les radios et regardait les télévisons libanaises. » Jusqu'à présent, Marco aime écouter les chansons de Feyrouz, de Sabah et de Wadih Safi. Au début de son séjour en Israël, il avait refusé d'accepter un poste qu'on lui avait proposé au sein de l'armée israélienne. « Je ne pouvais pas concevoir ceci. Mais avec le temps qui passait, les choses ont
changé », dit-il.
Berthe Mamo et Alain Abadi: Sur un banc dans un jardin public de Beyrouth, Berthe Mamo, la soixantaine, se souvient d'Alain Abadi, un artiste qui jouait de la guitare et chantait dans les boîtes de nuit de la capitale libanaise.
« On se voyait beaucoup, on passait notre temps à médire et à nous moquer des gens », dit elle en éclatant de rire.
À Tel-Aviv, Alain Abadi tient des boîtes de nuit. Le Liban lui manque terriblement. Il ne s'est jamais adapté à la vie en Israël. « Il y avait Berthe, on rigolait énormément ensemble », dit-il.
Alain Abadi, qui a refusé de servir dans les rangs de l'armée israélienne, porte le Liban
au cœur. « Même si je trouve ici tous les ingrédients de mes plats préférés, au Liban les aliments avaient un autre goût », dit-il.
« J'aime parler avec l'accent libanais. Parfois j'ai peur de le perdre, de perdre nos expressions typiquement libanaises. Ici, les Palestiniens ont un autre accent, un autre dialecte. J'ai envie de tenir une conversation, une vraie, en libanais. Ca fait très longtemps que je n'ai pas fait ça », s'exclame-t-il.
Une vieille maison beyrouthine : Moukhtar Itani se souvient de son supérieur, le commissaire Élia Bassal, un responsable des FSI durant les années cinquante et soixante. Un homme respecté de tous.
Dans un appartement au Canada, un drapeau du Liban trône dans un coin. C'est la maison de Jacques Bassal, le fils du commissaire des FSI Élia Bassal, dépeint dans le livre Wadi Abou Jmil, des histoires sur les juifs de Beyrouth. Élia Bassal avait quitté le Liban avec sa famille
pour le Canada durant la guerre. Son fils, comme tous les Libanais francophones ou les Libanais de Montréal, parle l'arabe avec le dialecte libanais, le ponctuant de mots français. Il a préservé le vieil uniforme de son père, mort loin du pays natal, parce que le commissaire Bassal a
toujours été fier, même durant son exil à Montréal, d'avoir servi le Liban.
Le commissaire Bassal attendait que la guerre finisse pour rentrer au pays. Il s'est éteint en 1991 dans son appartement de Montréal.
D'autres images, une autre histoire encore : un homme passionné d'antiquités parle à visage couvert. Il avait retrouvé en 1975 chez un marchand ambulant de Beyrouth des livres qu'il avait pris pour des ouvrages anciens. C'était en fait une sorte de journal intime, écrit en français par Désiré Liniado qui les dédiait à sa fille, Dany. Désiré était un avocat et un journaliste connu dans la société beyrouthine. Il a quitté le Liban pour finalement mourir aux États-Unis.
Il y a quelques années, les livres ont été remis à Nada Abdelsamad, qui a lancé une recherche et qui a pu retrouver, grâce à Facebook, Dany Liniado.
Une maison à Mexico City : Dany Liniado, la soixantaine, ouvre sa porte aux journalistes et reçoit les journaux intimes de son père. Elle ignorait l'existence de ces livres. Elle parle en anglais et en arabe, se souvient comment elle avait quitté le Liban au début de la guerre.
« C'était en 1975, nous étions à Aley. Il y avait des barrages partout. Dans la voiture qui m'emmenait à l'aéroport de Beyrouth, il y avait un musulman, un chrétien et un druze. Nous avons pensé que c'était le seul moyen de nous protéger des miliciens à ces barrages qui enlevaient les passants et les exécutaient selon leur appartenance religieuse »,raconte-t-elle.
Dany Liniado prend l'un des livres de son père, lit la dédicace : « À ma fille Danielle, à le lire quand elle sera grande ». À la première page de l'un des volumes, Désiré Liniado décrit sa vie et écrit : « J'ai tout pour être heureux. Adieu 1947 - vive 1948. »
1948 est l'année qui a changé le cours de l'histoire du Moyen-Orient, qui a changé à jamais la vie de plusieurs communautés et populations de la région. Certains continuent à en payer le prix jusqu'à présent.
Après 1948, les juifs du Liban ont préféré partir petit à petit et en silence. Jusqu'à aujourd'hui, comme tous les exilés libanais, ils portent leur pays dans le cœur comme une blessure qui saigne sans jamais se cicatriser.
Does the video have English subtitles? If so, how can I obtain this? Thanks!
ReplyDeleteAFAIK no English subtitles. You would need to contact the BBC.
ReplyDeleteWhere can we view this video online?
ReplyDeleteTRES JOLIE BRAVO
ReplyDelete