Friday, February 16, 2007

Back to Alexandria with Georges

It is almost exactly fifty years since the Second Exodus of Egyptian Jewry took place in the aftermath of the Suez crisis. Egyptian Jews are wallowing in nostalgia - there was a conference in Israel at the beginning of February; special commemorative events have been held in Paris and London.

How many people know that Georges Moustaki, the 'bearded bard' of French music in the 1970s, was born an Egyptian Jew named Joseph - the son of Nissim and Sarah? Here are the lyrics of one of his more personal compositions about the city of his birth: Alexandria.

Alexandrie

Je vous chante ma nostalgie

Ne riez pas si je rougis
Mes souvenirs n'ont pas vieilli
J'ai toujours le mal du pays

Ça fait pourtant vingt cinq années
Que je vis loin d'où je suis né
Vingt cinq hivers que je remue
Dans ma mémoire encore émue

Le parfum les odeurs les cris
De la cité d'Alexandrie
Le soleil qui brûlait les rues
Où mon enfance a disparu

Le chant la prière à cinq heures
La paix qui nous montait au coeur
L'oignon cru et le plat de fève
Nous semblaient un festin de rêve

La pipe à eau dans les cafés
Et le temps de philosopher
Avec les vieux les fous les sages
Et les étrangers de passage

Arabes Grecs Juifs Italiens
Tous bons Méditerranéens
Tous compagnons du même bord
L'amour et la folie d'abord

Je veux chanter pour tous ceux qui
Ne m'appelaient pas Moustaki
On m'appelait Jo ou Joseph
C'était plus doux c'était plus bref

Amis des rues ou du lycée
Amis du joli temps passé
Nos femmes étaient des gamines
Nos amours étaient clandestines

On apprenait à s'embrasser
On n'en savait jamais assez
Ça fait presqu'une éternité
Que mon enfance m'a quitté

Elle revient comme un fantôme
Elle me ramène en son royaume
Comme si rien n'avait changé
Et que le temps s'était figé

Elle ramène mes seize ans
Elle me les remet au présent
Pardonnez-moi si je radote
Je n'ai pas trouvé l'antidote

Pour guérir de ma nostalgie
Ne riez pas si je rougis
On me comprendra j'en suis sûr
Chacun de nous a sa blessure

Son coin de paradis perdu
Son petit jardin défendu
Le mien s'appelle Alexandrie
Et c'est là-bas loin de Paris.

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